
Des doctorants bloqués depuis plus de dix ans
17-03-2021 10:14Issu du système classique ou du LMD, chaque postulant à un doctorat a, en principe, de 3 à 4 ans pour soutenir sa thèse et décrocher son diplôme. Une rallonge d’une année ou deux peut lui être accordée en cas de demande avalisée par l’encadreur. Pour diverses raisons et causes, beaucoup de doctorants dépassent de loin les délais impartis et la liste des candidats à une soutenance de doctorat s’allonge, à leur grand désarroi. Dans de rares cas, ce retard est dû à l’étudiant lui-même qui a mal choisi son thème de recherche, ou qui n’a pas pu accéder à...
e en cas de demande avalisée par l’encadreur. Pour diverses raisons et causes, beaucoup de doctorants dépassent de loin les délais impartis et la liste des candidats à une soutenance de doctorat s’allonge, à leur grand désarroi. Dans de rares cas, ce retard est dû à l’étudiant lui-même qui a mal choisi son thème de recherche, ou qui n’a pas pu accéder à une documentation nécessaire pour finaliser ses travaux à temps et qui a baissé les bras. Souvent, ces dépassements de délais sont provoqués par le manque d’encadreurs causant la surcharge de travail de certains encadreurs qui prennent en charge de 20 à 30 doctorants à la fois, par le favoritisme souvent dénoncé par des doctorants et par la lourdeur des procédures administratives et des décisions des conseils scientifiques. A l’Université Mohamed Khider de Biskra (UMK), beaucoup de doctorants comptabilisent 10, voire 15 ans d’attente afin que toutes les conditions requises soient réunies pour leur permettre de dépasser ce stade important de leur cursus universitaire, a-t-on relevé. «J’ai terminé ma thèse en didactique des langues étrangères en juillet 2015. Sans aucune explication, mon encadreur m’a bloqué en me demandant à chaque fois de changer le plan et la présentation des chapitres, alors que je suis sûr qu’il n’a jamais jeté un œil sur mon travail. Chaque année pour me réinscrire, il me demande de signer une attestation d’avancement des travaux, m’incriminant pour ces reports dont il était la cause. Après 10 ans d’atermoiements et de retards, j’ai dénoncé cet abus et demandé à changer d’encadreur. Craignant de me retrouver avec une thèse obsolète, j’ai dû l’actualiser au prix d’un immense effort. Apparemment, je vais bientôt présenter mon travail de doctorat devant un jury scientifique que je remercie d’avance», a confié F. Lazhar. «Sur de fermes instructions du recteur de l’UMK, nous avons lancé un plan basé sur l’activation et l’application de toutes les mesures réglementaires en vigueur avec la digitalisation de tous les services pour désengorger la liste des postulants à un doctorat et lever toutes les obstructions. De 2001 à 2018, seulement 12 étudiants ont pu présenter leurs thèses. En une année, nous en avons 34 qui ont obtenu leurs diplômes. Nous exhortons tous les doctorants à finaliser leurs travaux, à publier un article et à satisfaire tous les critères de soutenabilité de leurs thèses», a précisé le docteur Selim Khider, responsable de la post-graduation au département des langues de l’UMK. Celui-ci se démène pour organiser les sessions de présentation des soutenances achevées depuis des années, coordonner les invitations pour les membres des jurys et agir afin que «le plus grand nombre possible de doctorants retardataires sorte de ce long tunnel avec brio», a-t-il conclu.