Elwatan

Sidi Aïch : Le poisson hors de prix

16-03-2021 09:16

La ménagère a du mal à remplir son panier de course. Et pour cause : le renchérissement touche pratiquement tous les produits alimentaires et les biens de consommation. Dopé par une poussée inflationniste sans précédent, le cours des fruits de mer est invariablement orienté à la hausse, pour atteindre un niveau rédhibitoire. Sauvage ou d’élevage, le poisson est devenu hors de prix, en tous cas hors de portée des bourses moyennes, lesquelles s’assèchent plus vite qu’elles ne se remplissent. En l’espace d’à peine deux mois, les prix ont grimpé de près de 30% en moyenne. La mercuriale de la sardine...

iste sans précédent, le cours des fruits de mer est invariablement orienté à la hausse, pour atteindre un niveau rédhibitoire. Sauvage ou d’élevage, le poisson est devenu hors de prix, en tous cas hors de portée des bourses moyennes, lesquelles s’assèchent plus vite qu’elles ne se remplissent. En l’espace d’à peine deux mois, les prix ont grimpé de près de 30% en moyenne. La mercuriale de la sardine n’a pas échappé à cette embardée spectaculaire. Elle est passée de 600 à 800 DA le kilo, avec une fourchette de fluctuation de près de 50 DA. Les éventaires du marché hebdomadaire de Sidi Aïch, autant que les étals des poissonneries de la ville, affichent les mêmes prix exorbitants. A donner le tournis. Mais Sidi Aïch ne fait pas exception. Tant s’en faut. «Si la cherté du poisson devait perdurer, ce qui n’est au demeurant pas à écarter, il ne restera plus qu’à transformer les poissonneries en halls d’exposition. Les tarifs rivalisent avec ceux de la viande rouge, alors autant s’approvisionner chez le boucher», dira un homme d’un certain âge. Et à un autre chaland de faire chorus : «la sardine à bas prix et à portée de tout le monde, c’est du passé révolu. Désormais, on doit apprendre à s’en passer ou, du moins, à restreindre sa consommation». Se défendant de faire des bénéfices au détriment du consommateur, un marchand de poisson soutient mordicus que les marges prélevées n’ont pas bougé d’un iota. «Nous vendons cher, parce que nous achetons cher. C’est la loi implacable du marché. Mais contrairement à ce que les gens peuvent penser, nous pâtissons de cette situation, au même titre que le consommateur, car on se retrouve souvent avec de gros stocks d’invendus sur les bras. C’est d’autant plus préjudiciable s’agissant d’une denrée fragile, donc rapidement périssable», soutient-il avec la foi du charbonnier. Interrogé sur les tenants et les aboutissants de cette situation, le patron d’un sardinier s’en lave les mains : «Les marins pêcheurs et les patrons de bateau n’ont aucune emprise sur le marché du poisson. Il importe seulement de savoir que le coût d’un kilo de poisson nous revient entre 300 et 400 DA. Cependant, dès l’instant où la cargaison est débarquée à quai, il y a une pléthore d’intermédiaires qui interviennent dans le circuit de commercialisation, avant que la marchandise ne parvienne au consommateur», souligne-t-il. Un professionnel en ressources halieutiques soutient, pour sa part, qu’il y a moins de poissons sur les étals, parce qu’il y a moins de poissons en mer. D’où la hausse des tarifs. «Les effets du réchauffement climatique ont engendré la migration des bancs de poisson du plateau continental vers le large. La moisson pélagique dans les zones habituelles de la pêche côtière se fait, par conséquent, de plus en plus chiche et les prix de plus en plus tirés vers le haut», explique-t-il. Il ajoute que les mauvaises conditions climatiques, en limitant les sorties en mer, ont aussi contribué à la raréfaction de la ressource halieutique.

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